La stratégie nationale
La santé mentale : un enjeu de santé publique
La feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie de juin 2018 répond à cet enjeu de santé publique en visant le repérage et la prise en charge précoces des troubles psychiques et la prévention du suicide, l’amélioration des conditions de vie, de l’inclusion sociale et de la citoyenneté des personnes vivant avec un trouble psychique, ainsi que l’amélioration de l’accès aux soins et aux accompagnements.
Elle se décline en 37 actions selon trois axes :
- Promouvoir le bien être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance psychique, et prévenir le suicide,
- Garantir des parcours de soins coordonnés et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité,
- Améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique.
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La politique de santé mentale nécessite une approche transversale et territorialisée qui prenne en compte les déterminants de la santé mentale. L’environnement, le travail, le logement, le rythme de vie, et surtout des interactions sociales saines vont permettre d’agir directement sur l’état de santé mentale des personnes. Si la santé mentale dépend aussi de déterminants individuels qui s’imposent à nous (facteurs génétiques, événements de vie tels que des deuils…), chacun peut par ailleurs adopter des comportements et habitudes de vie favorables à la santé mentale.
La santé mentale en quelques chiffres
Classés au troisième rang des maladies après les cancers et les pathologies cardiovasculaires et sources d’un quart des invalidités selon l’OMS, les troubles psychiques et les maladies mentales tiennent une place importante dans la vie d’au moins un quart de la population française, en tenant compte de leurs conséquences sur l’entourage immédiat des patients.
Chaque année, environ 200 000 personnes font une tentative de suicide et 9 200 en décèdent, le suicide s’avérant la première cause de mortalité chez les personnes âgées entre 25 et 34 ans.
On estime que 1 % de la population vit avec des troubles schizophréniques et 2 % de troubles de l’humeur en France.
Le coût économique et social des troubles mentaux est évalué à 163 milliards d’euros par an, dont :
- 83 milliards pour la perte de qualité de vie
- 44 milliards pour la perte de productivité liée au handicap et aux suicides
- 14 milliards dans le secteur médical
- 13 milliards pour le secteur médico-social.
Les projets territoriaux de santé mentale (PTSM)
La politique de santé mentale nécessite une approche transversale et territorialisée dans le cadre des projets territoriaux de santé mentale, dans une dynamique d’"aller-vers" et d’empowerment. La feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie est mise en œuvre par les ARS dans les territoires notamment dans le cadre des PTSM.
La politique de santé mentale comprend des actions de prévention, de diagnostic, de soins, de réadaptation et de réinsertion sociale. Elle est mise en œuvre par des acteurs diversifiés intervenant dans ces domaines, notamment les établissements de santé autorisés en psychiatrie, les médecins libéraux, les psychologues et l'ensemble des acteurs de la prévention, du médico-social, du logement, de l'hébergement, de l'insertion, du social.
La démarche PTSM permet à ces différents acteurs sur un territoire donné, d’œuvrer collectivement pour promouvoir la santé mentale, agir sur la prévention de la souffrance et des troubles psychiques et pour améliorer le parcours de santé et de vie des personnes qui en sont atteintes, par une prise en charge coordonnée, sans rupture et centrée sur leurs capacités d’agir et leurs aspirations.
A partir d’un diagnostic territorial partagé, le PTSM organise l’accès de la population à des dispositifs et services afin de répondre aux 6 priorités suivantes :
- Le repérage précoce des troubles psychiques, l’élaboration d’un diagnostic et l’accès aux soins et accompagnements sociaux et médico-sociaux (en favorisant le milieu de vie ordinaire)
- La mise en place de parcours de santé et de vie de qualité et sans rupture pour les personnes souffrant de troubles psychiques graves en situation ou à risque de handicap psychique
- L’accès des personnes présentant des troubles psychiques à des soins somatiques adaptés
- L’organisation de la prévention et de la prise en charge des situations de crise et d’urgence
- Le respect et la promotion des droits des personnes (développement de l’empowerment, lutte contre la stigmatisation)
- Une action sur les déterminants de la santé mentale (compétences psycho-sociales, prévention)
Chaque PTSM fait l’objet d’une déclinaison au sein d’un contrat territorial de santé mentale entre l’ARS et les acteurs participant à sa mise en œuvre. Celui-ci a vocation à constituer une véritable feuille de route opérationnelle pour 5 ans et un document de référence des actions à mener sur le territoire et des moyens à mobiliser pour y parvenir.
Les collectivités disposent également d’outils de concertation tels que les conseils locaux de santé mentale, qui réunissent autour des élus les ressources en psychiatrie, les représentants des usagers, les aidants et l’ensemble des professionnels du territoire pour promouvoir une approche collaborative et transversale.
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